(Première version de l'article: 23/01/2012)
Comme le rappelle Rafael Salaberry dans son analyse du rôle des TIC dans le domaine de la didactique des langues, la question de leur apport véritable n'est pas toujours évidente du point de vue de la recherche. Et des séries de rapports ou méta-analyses ont abouti à des conclusions mitigées: ainsi, par exemple pour le rapport de l'EPPI centre au Royaume-Uni, « there is little research that shows a clear positive effect of different ICTs in the teaching and learning of English for 5- to 16-year-olds ».
Et pourtant on aurait du mal à s’en passer. Les idées et les attentes en matière d’apprentissage des langues ont évolué, tout comme les technologies d’ailleurs. On pourrait prendre comme point de départ la description d'un dispositif donné afin de se poser la simple question : si j'ôte les technologies (quelles qu'elles soient) qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qu'on peut constater? D'ailleurs, les technologies sont-elles à mettre sur un même pied d'égalité? (est-ce qu'on pourrait imaginer un dispositif d'apprentissage totalement dépourvu de tout apport technologique? - voir deux autres articles en cliquant ici et ici).
On dit parfois que les TIC motivent. Mais est-ce que cela veut dire qu'on apprend mieux, parce qu'il il y a motivation ? On s’aperçoit que la motivation peut être prise en compte de différentes façons en didactique des langues : par exemple, on peut mettre la motivation sur le compte de la technologie (c’est la machine qui motive en quelque sorte) mais aussi on peut la mettre sur le compte de la méthodologie - la tâche peut être motivante sans que la machine elle-même ait un quelconque effet de séduction. Dans le premier cas, motivation rime avec « utilité », « confort » et « distraction » : les TIC motivent parce qu’elles sont captivantes, parce que « les jeunes aiment ça », etc. (voir cet article de Thierry Karsenti). Mais cet argument est assez limité et conduit surtout à considérer les TIC comme des outils susceptibles d’intéresser pendant un certain temps l’élève curieux. Il y a également le problème du non-transfert des « plaisirs technologiques » de la vie quotidienne vers les activités d’apprentissage. C’est donc surtout du côté du second argument qu’il faudra réfléchir pour qu’il y ait une prise en compte durable des TIC dans l'apprentissage.
Merci de partager votre vécu d'apprenant : quelles technologies avec vous connues ? Quelles activités, quels buts ? Quels points de langue ? Etc. Pouvez-vous faire une typologie des utilisations en fonction de l’outil mais aussi éventuellement en fonction de l’approche méthodologique ? Selon vous, s’agit-il toujours de « bonnes » utilisations des TIC pour l’apprentissage des langues ? Que pensez-vous du « débat » justement sur l’utilisation des TIC : apprend-on mieux avec les TIC ?