Ecole d'été didactique et langues

19 Octobre 2012

L’école d’été « Didactique des langues » aura lieu à l’Université de Caen, du 1^er au 4 juillet 2013, offrant une formation aux pratiques et débats en didactique des langues. Se destinant aussi bien aux professionnels de l’enseignement de la langue maternelle et des langues secondes qu’aux chercheurs depuis le niveau Master, cette première édition de l’école d’été permet autant d’envisager les applications des démarches théoriques que de problématiser l’expérience de terrain. La formation de quatre jours porte sur les thèmes de l’enseignement de l’oral, des structures langagières et l’utilisation des technologies de l’information pour l’apprentissage et l’enseignement. Les thèmes seront articulés le matin par des communications d’enseignants de l’équipe du laboratoire CRISCO et par d’autres spécialistes pour donner un état des questions et des réponses actuelles. L’après-midi sera consacrée à des ateliers proposant des modalités de mise en œuvre didactique, que nourrira la contribution des participants.

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Tag(s) : #Colloques et ateliers

Maï

14/01/2013 01:29

Je profite de l’ouverture généralisée qu’offre cet article pour proposer une approche non conventionnelle de l’oral mais qui est pourtant bien vivante dans la manière qu’ont les natifs d’appréhender et de jouer de leur propre langue. Il s’agit de ce que certains appellent la Langue des Oiseaux. Cette « langue » donne un sens autre à des mots ou à une phrase par divers procédés (sonorités, jeux de mots, graphie etc.) s’affranchissant ainsi des règles de grammaire et de l’orthographe. Voici quelques exemples faits maison : « Les gens d’Err (légendaires) le sont-ils vraiment ? » « Paul imagine Err (Pôle imaginaire) en Afrique. » « J’enseigne (Jean saigne/j’en saigne) toute la journée. » Et d’autres de dire que l’art gothique cache au grand jour ses secrets reconnaissables par ceux qui pratiquaient l’argot (l’art goth) de l’époque. Bien qu’il y ait matière à débattre quant au caractère ésotérique de son utilisation au fil des siècles, la réalité est que chacun l’a déjà expérimentée dans sa propre langue (on a tous sa propre image des mots concupiscant ou concubin, qui ont des liens « étymologico-phoniques » surprenants d’ailleurs). Certes, les enseignements font travailler les jeux de mots, l’homophonie, l’homonymie et le repérage des séquences sonores qui sont sources d’ambiguïté (selon l’emplacement de l’accent tonique) mais on se retrouve vite face à un cercle très fermé : il y a une liste très officielle de tous les homonymes de la langue française (ce qui est normal) ainsi que quelques rares illustrations de découpage phoniques problématiques. Mais rien (grand Dieu non) qui propose aux apprenants de travailler la langue sous cet angle « hyper-oralisé » qui conduit pourtant à des manipulations lexicales et phoniques extrêmement créatives. Sans parler de l’appropriation quasi-automatique des mots après un tel effort de recherche (de cela je peux en témoigner car j’ai passé des heures avec le dictionnaire pour construire un exercice de ce type aux étudiants Erasmus avant que ça ne devienne un réflexe, presque une manie, de voir ou plutôt d’entendre « autre chose » dans une avalanche mentale d’associations lexicales). Pourtant les apprenants sont tout de suite enthousiasmés une fois qu’ils ont saisi la « mécanique » de la chose, sans aller jusqu’à devenir une obsession, ils sentent qu’ils rentrent au cœur de la langue par une voie plus intime que celle liée à la règle. Aborder la Langue des Oiseaux en FLE c’est offrir à l’apprenant la possibilité de développer sa sensibilité pour la langue française et d’y poser un autre regard tout en lui permettant d’approfondir ses connaissances et d’améliorer ses compétences. Est-ce que c’est le genre de discussion qui peut se tenir à l’université de Caen ?

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