Ecrire ensemble

24 Octobre 2012

Le fait d’écrire un texte permet au scripteur de revenir sur ce qu’il a écrit, de le modifier, de s’y référer, voire d’être influencé par ce qu’il voit sur la page au moment où il écrit. Ecrire un texte à plusieurs est une tâche intéressante et difficile : intéressante car impliquant plusieurs personnes (donc plusieurs points de vue, plusieurs styles, plusieurs « façons de faire », etc.) ; difficile car très souvent donnant lieu à un certain déséquilibre au moment de la rédaction (genre, il y en a un qui écrit, les autres font des suggestions, offrent des mots, des phrases).

La communication assistée par ordinateur (CAO) permet un certain nombre de possibilités pour l’écriture à deux, voire à plusieurs : qu’il s’agisse de versions successives d’un même fichier Word accompagné de commentaires insérés en mode révision (communication asynchrone) ou de textes collaboratifs élaborés en direct (communication synchrone). Pour la didactique des langues, de telles activités semblent utiles. En effet, comme nous l’évoquions dans l’article « Communication distante et proche » (02/03/2012), l’effet de la distance communicative qu’introduisent certains dispositifs peut être un atout pour l’apprentissage. Par ailleurs, dans des actes de co-rédaction, la négociation du sens est un élément central dans l’accomplissement de l’activité. Justement, certains dispositifs (comme « Writing together » de Learning Apps) permettent cette négociation en marge de la co-rédaction. La situation de la CAO est unique : les apprenants peuvent se concentrer sur la forme (le fait d’écrire, se surveiller, etc.) mais aussi ils peuvent jouer sur la question de la distance (réelle ou perçue) afin d’échanger. Il existe aussi des différences de comportement en langue selon qu’on travaille dans sa langue ou en langue cible.

En cours de Master 1 à Perpignan, nous avons mis en place cinq ateliers afin de réfléchir sur la possibilité des pratiques de la CAO et de la co-rédaction en didactique du FLE à partir d’exemples concrets vécus par les étudiants (notamment en utilisant l'appli « écrire ensemble » dans Learning Apps; voir aussi TitanPad). Vous pouvez partager vos opinions sur cette expérience en laissant des commentaires (voir à ce sujet l'article « Ecrire ensemble - 2 », 10/11/2012).

Voir le volume 15(2) de la revue RFLA qui porte sur l'apport des TIC pour apprendre à écrire. Cliquer ici pour lire la présentation du numéro.

Tag(s) : #TIC

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Malvi

03/01/2015 17:03

Les dispositifs à distance comme nous avons eu la chance de pouvoir tester en Master 1 FLE lors de notre cours de FLE et TICE comportent des avantages mais également des inconvénients. Ces types de travaux sont appelés les CAO, autrement dit, la communication assistée par ordinateur. Encore une fois, tout dépend des utilisateurs qui participent, de la clarté des consignes données, des logiciels que l’on utilise et bien sur de la bonne entente de chaque intervenant et de leur motivation à effectuer l’activité en groupe. Ces notions sont aussi influencées par le caractère de chacun et la perception de la notice à savoir si elle semble pertinente, intéressante et claire. En premier lieu, le travail qui doit être effectué est celui du professeur qui doit produire des consignes très claires et détaillées au maximum selon les objectifs qu’il a fixé pour ses élèves afin de les guider vers le travail qu’il souhaite leur faire accomplir. Puis, c’est au tour des élèves qui doivent s’investir et jouer le jeu afin de permettre à leurs camarades de réaliser le projet, même s’ils sont à distance. Ils doivent également maîtriser plus ou moins l’informatique ou du moins pouvoir demander conseil à quelqu’un si eux même n’en sont pas capable. Une fois que tout le monde à prit connaissance des consignes, il faut encore que le matériel suive, c’est-à-dire, que tout le monde ait une bonne connexion et surtout il faut savoir jongler et jouer sur plusieurs tableaux. Il existe plusieurs serveurs en réseau qui permettent la communication et chacun comporte des avantages et des inconvénients. Tout d’abord, on divise les deux types d’outils de communication comme étant asynchrone (c’est-à-dire que l’on ne communique pas en direct) comme les emails, les blogs, ou les types de communication synchrones comme les chats, les plateformes de discussion instantanées ou l’on peut corriger et modifier nos discours avec une petite interface de chat qui permet de parler à côté pour s’accorder sur le travail produit, les conférences audio-visuelles etc. Selon le type de travail à distance que l’on utilise, il faut avoir une concentration de tout instant. Car selon les sites ou logiciels sur lesquels on doit faire notre production, il faut avoir eu le temps de lire les travaux de ses camarades afin de ne pas perdre le fil de la discussion. En effet, certains sites ne permettent pas un enregistrement des conversations. La distance communicative ressentie peut être réelle, c’est-à-dire que les intervenants ne se trouvent pas à côté ou perçue lorsque l’on se retrouve dans la même pièce. Comme dans le cours de Monsieur Tyne un demi-groupe - et moi y compris - se retrouvait devant notre propre ordinateur dans la salle de classe mais nous communiquons par le biais d’internet et de nos ordinateurs comme si nous étions dans deux pièces distinctes, à distance. Cependant, il arrivait que dans ce cas, des phrases soient lancées par ci par la lorsqu’il n’y a pas une bonne entente ou une mauvaise compréhension entre les élèves. Il est parfois plus rapide et plus efficace de le dire en face ou de montrer directement pour expliquer quelque chose que d’échanger par le biais d’internet. La distance peut donc être également physique selon notre emplacement ; temporelle si les messages que l’on s’envoie sont par intermittence et non instantanés selon le moyen de communication (par mail ou sur un blog par exemple). Enfin, on peut dire que ces genre de travaux permettent de prendre une certaine autonomie car les élèves se retrouvant à distance ne peuvent pas avoir accès aux explications directes du professeur et doivent se débrouiller seul, en demandant de l’aide à leur camarade ou en se servant de ce qui les entoure ou encore d’outils tels qu’internet. Ils peuvent demander des précisions au professeur qui peut cependant ne pas répondre instantanément. Il faut donc être capable de comprendre les logiciels que l’on doit utiliser afin d’optimiser le résultat de nos travaux, comprendre les consignes, se renseigner dans le pire des cas et enfin réaliser la tâche qui nous incombe. J’ai aussi remarqué que la réalisation de ce genre de travaux à distance modifie le comportement des apprenants qui ont tendance à plus se laisser guider par le mouvement, ils participent plus car ils se sentent plus libre, derrière l’écran, la timidité s’efface un peu, tout le monde partage ses idées qui peuvent être plus construite que lors d’une situation de cours car chacun peut réaliser des recherches tranquillement de son côté. Le comportement diffère donc dans ce genre d’activités de classe et permet globalement d’obtenir un travail plus construit avec l’aide de chacun. Et pourtant, une contradiction amusante est que sur les chats (qui sont donc instantanés), il y a des fautes d’orthographe en plus grand nombre car la conversation est moins construite et réfléchie, elle se fait dans le fil de l’action et ressemble donc un peu plus à une conversation orale que l’on pourrait retrouver dans une situation similaire de salle de classe.

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Man

22/11/2012 21:50

Je voudrais parler du « chat » dans un contexte d’étude académique. On trouve souvent le domaine de l’écrit oralisé dans une soutenance de thèse ou de mémoire des apprenants. On observer aussi qu’ils ont des difficultés à développer un discours spontané. En tant qu’étudiant en FLE , futurs professeurs de FLE , nous devons enseigner aux apprenants qui ont pour objectif la poursuite de leurs études universitaire en France. Ils ont besoin d'améliorer leurs compétences linguistiques en français, en lien avec leur domaine d'étude et, de maîtriser l'usage académique du français. Il est nécessaire pour l'apprenant de travailler sur la compétence textuelle et la compétence discursive. Comment peut-on intégrer l’activité du « chat » dans un contexte d’étude académique ? Une étude prouve que les étudiants étrangers produisent plus de phrases complexes dans une communication écrite que dans une communication orale. Ceci nous permet de dire que le « chat » peut favoriser les compétences linguistiques de l’apprenant. Noet-Morant (2003) affirme que la communication par clavardage (chat) bénéficie de certains atouts à l'écrit. "Les étudiants ont plus de temps qu'à l'oral pour faire émerger et formuler leur pensée […]. Les échanges sur le chat laissent une trace écrite qui permet de communiquer sans entraves, même a posteriori sur des topics déjà abordés, sans risque de couper la parole à quelqu'un ou de paraître hors sujet" (Noet-Morand, 2003). Je pense que cette activité de « débat en ligne », pratiquée en cours, peut tout à fait correspondre au besoin spécifique de l’apprenant dans un contexte d’étude académique.

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flweblog

10/11/2012 22:26

Pour lire un commentaire supplémentaire, voir l'article "Ecrire ensemble (2)": http://flweblog.over-blog.com/article-ecrire-ensemble-2-112294214.html

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Marie

07/11/2012 18:34

La question de la négociation du sens est également de mon point de vue une question essentielle dans une activité de co-rédaction, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'une activité faite à distance. Lors de la rédaction du conte, j'ai pu sentir qu'il était parfois difficile de conserver une logique de sens dans ce que nous écrivions, justement parce que nous ne pouvions pas nous concerter (un chat ne remplace pas ou difficilement une communication orale). Habituée à donner un sens logique aux choses, cela m'a alors posé problème et je me suis posée la question de la limite de cette logique de sens. Quelle part peut-on donner à l'imagination, source d'"inattendu" (Axel), si l'on tente à chaque fois de rétablir un sens considéré comme logique? L'intérêt n'est-il pas au contraire d'être surpris au fil de la rédaction en découvrant les écrits des autres? Dans le cas d'une rédaction par des apprenants étrangers, cela pourrait être d'autant plus un formidable moyen de partage culturel, car nos écrits reflètent ce que nous sommes et chaque culture a son propre imaginaire (même si le conte est universel et que certains éléments du conte se retrouvent d'un pays à un autre, chaque civilisation a une version unique d'un conte). Il ne s'agit donc pas de se soumettre à un sens considéré comme la norme, faute de quoi on risque d'être vite limité. D'autre part, la communication à distance est intéressante parce qu'elle permet cette surprise, cette spontanéité (cette "fraîcheur"^^) que ne permet pas une communication où l'on peut se concerter.

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Cyril

07/11/2012 10:26

Le chat peut avoir diverses utilités et peut devenir une activité ludique dans un cours de FLE. Tous les participants se sont pris au jeu des devinettes pour le plus grand plaisir de tous. Mais il faudrait surement diminuer le nombre de participants par chat. En effet le jeu peut vite devenir cacophonique. De plus il y avait trop de personnages à découvrir, voici pourquoi il n'y a eu qu'un seul personnage découvert. Un autre problème vient du fait qu'il n'existe pas d'objectifs grammaticaux. Par contre il peut contenir un attrait civilisationnel s'il s’agit de personnages Francophones. Ce jeu ne manque pas d'attrait pour rendre l'apprenant actif et intéressé. Le fait de sortir du schéma traditionnel de la classe permet d'apporter des clés motivationnelles. Mais il convient d'utiliser ce jeu dans un cadre plus mesuré, avec des objectifs clairs. Il pourrait surement servir d'activité brise‐glace vers le début d'un semestre. Si l'intérêt est de donner goût à la Française alors l'objectif est atteint. Par contre, comment se serait déroulée l'activité dans une langue étrangère?

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