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Les travaux de Lakoff et Johnsen ont mis en avant le rôle des métaphores dans le langage quotidien. En effet, comme le suggère le titre de leur ouvrage de 2003, les métaphores ne sont pas que de simples figures de style : largement culturelles, elles sont au cœur de notre quotidien, donnant lieu à des expressions associées. L’expression « time is money » en anglais fait penser à « waste money » (« gaspiller de l’argent ») mais auss à « waste time » (littéralement « gaspiller le temps », c’est-à-dire traîner). L’ensemble des utilisations dites « non littérales » témoignent du fait que le langage est largement préfabriqué : parler n’est pas une simple affaire de construction mais aussi d’emploi d’expressions et de formules connues de tous, prêtes à l’emploi en quelque sorte.

Dans une communication à la journée d’étude de l’Institut de langue et civilisation françaises à Neuchâtel, Justine Paris, doctorante à l’Université de Paris 3, a parlé du langage non littéral (dont l’utilisation des métaphores notamment) chez les apprenants de l’anglais L2. Elle a trouvé dans des rédactions en anglais L2 que 50 pourcent des formes non littérales étaient des transferts de la L1 qui, pour la plupart, perdaient leur sens non littéral lors du transfert. Par exemple, si l’apprenant francophone produit en anglais « the carrots are cooked », un Anglais comprendrait qu’il s’agit de carottes qui sont cuites (et donc qui peuvent être mangées…) et non d’une affaire dont l’issue est connue d’avance. Il semblerait donc que le langage non littéral en L2 soit particulièrement problématique dans la mesure où, empreint de culture, il n’est pas toujours très accessible, et où il est facilement influencé par les utilisations non littérales de la L1.

Tag(s) : #Acquisition