Nous n’apprécions pas tous les mêmes choses, nous avons des préférences. En plus, nous ne nous comportons pas tous de façon identique devant une tâche donnée :
- moi, j’aime ça, toi tu aimes ça ;
- moi je réussis mieux tel ou tel type d’épreuve ;
- toi, tu es plutôt « Science », et moi plutôt « Lettres » ;
- etc.
D’où proviennent ces différences ? Il s’agirait de préférences liées à l’individu, à son « style cognitif », c’est-à-dire la façon dont il appréhende les événements dans lesquels il est impliqué. Les études ont fait émerger des « types » d’individus selon leurs préférences : pensée globale ou analytique ; mode perceptif concret ou abstrait ; pensée divergente ou convergente ; collecteur de données vs concepteur de règles ; fonceur (prise de risque) vs penseur (prudence) ; etc.
En didactique des langues, on parle de « styles d’apprentissage » pour essayer de comprendre les préférences des apprenants, mais aussi ce qu’ils ont l’habitude de faire. Comment alors tenir compte de ces informations ? L’histoire des méthodologies montre que certaines approches semblent convenir à certains types d’apprenants plus qu’à d’autres. Par ailleurs, on dit que les TIC peuvent permettre à des apprenants dont les styles sont plus ou moins différents de varier les activités en fonction de ce qui leur convient. Une approche éclectique devrait permettre à tous les types d’apprenants de profiter de leurs préférences.
Mais il semble problématique de vouloir ranger les apprenants dans des cases selon ce qu’on pense être leur style. En plus, chaque apprenant ne va pas forcément dans une seule et unique case, sans parler des évolutions de styles. Par ailleurs, il y a un risque qu’on tombe dans des stéréotypes dès lors qu’on évoque la question des styles : les Anglais sont ainsi, les Français préfèrent faire autrement, quant aux Italiens… etc. Ainsi, par exemple, le schéma proposé par Kaplan (1972), concernant les préférences rhétoriques des uns et des autres, semble aujourd’hui assez simpliste :
Pour Philip Riley, la question des « styles d’apprentissage », qui fait couler nettement moins d’encre aujourd’hui qu’il y a deux décennies, par exemple, appartient surtout au passé. Dans une conférence qu’il a donnée à Nancy en 2011, il a comparé cet axe de réflexion sur les styles à celui de la phrénologie du dix-neuvième siècle qui a vu certains scientifiques catégoriser les personnes en fonction de la forme de leur crâne.
Voir l'article de Riley en cliquant ici.